20/03/2009

Personne en situation de handicap


Décryptage de Douceur angevine

Rappelant ceux utilisés pour décrire le handicap, les mots employés par une école d'éducateur pour justifier le renvoi d'un étudiant de troisième année.

L' « incapacité majeure à adopter une posture » relève d’une métaphore médicale, ou plus précisément orthopédique. L’adjectif « majeure » ajoute une dimension superlative à l’assertion qui s’apparente à un diagnostic, lequel diagnostic n’est d’ailleurs pas prononcé à la légère puisqu’il est renforcé par « un constat réitéré ». « Incapacité » est bel et bien synonyme de handicap. Il s’agit d’un handicap de nature physique. Dans la phrase « A confirmé des difficultés importantes dans la construction de son identité professionnelle et, au delà, dans son rapport à l’autre » : l’ « incapacité » dûment constatée, qui n’était encore que posturale, se triple d’une dimension psychique (« identité ») et comportementale, d'ailleurs auto-confirmée par un problématique « rapport à l’autre » ouvrant une dimension sociale. La « confrontation systématique au cadre » correspond métaphoriquement à se cogner la tête contre les murs. Dans la mesure où ce comportement découle d'une « recherche systématique », il ne traduit pas seulement un handicap physique (celui de la cécité) mais également un trouble du comportement.

On dirait bien que tous les aspects du handicap (physique, psychique, comportemental, social) sont couverts ? Et dire que j'ai dû attendre plus de quarante ans pour apprendre que j'étais un poly-handicapé...

Pourquoi est-ce que ce « jury » s’adresse à moi de cette façon ? Ses membres sont-ils à ce point imprégné de leur propre « identité professionnelle » qu’il leur est impossible de concevoir un autre « rapport à l’autre » que celui de la condescendance jargonneuse pour le handicapé ?

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A suivre

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