10/05/2009

La dame de charité


En 2001, dans un témoignage resté fameux, Véronique Vasseur, médecin-chef à la prison de La Santé à Paris, rendait compte des conditions de vie épouvantables faites au beau pays de France aux taulards.

Avec son nouveau livre, A la rue, la même Véronique Vasseur dénonce le phénomène de clochardisation auquel sont de plus en plus exposés ceux qu’on appelle pudiquement les « travailleurs pauvres ».

La photo de couverture montre deux personnages : Le visage de l’auteure en premier plan et, beaucoup plus petit, derrière elle un homme qui tourne le dos chargé d’un mauvais sac, s’éloignant sur un trottoir façon Lucky Luck pouilleux.

Traitant d’un sujet similaire, le célèbre livre de Patrick Declerck, Les naufragés, recourt à une toute autre illustration : celle d’un clochard photographié pleine face dans un noir et blanc implacable.

Dans le premier cas, la réalité de la déchéance n’est que suggérée, tandis que dans l’autre elle vous est assénée dans un face-à-face brutal.

Dans le premier cas, l'auteure du livre est nettement mise en avant, comme est mis en avant, de façon frappante, le moniteur de l'atelier thérapeutique de menuiserie du centre de postcure psychiatrique de La Mainguais à Carquefou (44470).

Compte tenu de la différence de traitements, Véronique Vasseur n'apparaît-elle pas dans l'image comme une espèce de dame de charité ?


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