14/08/2009

« Merci pour le verdict »


Leader de l'opposition en Birmanie, Aung San Suu Kyi voit son assignation à résidence prolongée de dix huit mois, au motif qu'un étranger aurait tenté de l'approcher dans sa résidence surveillée. Gênante pour le pouvoir dictatorial en place, elle est ainsi écartée des futures élections prévues en 2010.

Une autre transposition de la lettre d'exclusion formulée par l'Iframes Le Campus, école sociale d'Angers, à l'encontre d'un étudiant éducateur.

Le tribunal de la junte militaire réuni ce jour a décidé d’une peine de dix huit mois d’assignation à résidence concernant Madame Aung San Suu Kyi.


Cette décision fait suite au constat réitéré d'une incapacité majeure de sa part à adopter la posture d’une femme dévote au régime, ce malgré les différentes modalités d’accompagnement que nous avons mises en place.


Les questions soulevées lors des différentes instances, y compris un jugement précédent, demeurent pleines et entières :


- Madame Aung San Suu Kyi a confirmé des difficultés importantes dans la construction de son identité de birmane soumise et, au delà, dans son rapport à l’autre.


- Elle recherche systématiquement la confrontation au cadre et ne semble pas pouvoir concevoir d'autres relations dans un processus dictatorial que le rapport de forces.


Le tribunal de la junte militaire prend donc acte de la persistance d'attitudes interrogées tout au long du parcours et de l'impossibilité manifestée par Madame Aung San Suu Kyi de prendre en compte les observations qui lui ont été adressées, de différentes manières, depuis son « entrée en résidence surveillée ».


Qualifié de « farce » par l'Occident, le procès-prétexte affligé à la prix Nobel de la paix lui inspire, au moment de la sentence, cette réplique sarcastique : « Merci pour le verdict. » Le sens de l'ironie dont elle fait preuve rejoint celui d'une autre femme également en lutte contre un pouvoir abusif, Loubna Ahmed Al-Hussein, qui envoie des cartons d'invitation, pour inviter amis et curieux à sa flagellation publique, comme à une mondanité.

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