20/08/2009

Atelier-couture


Une autre comparaison, entre deux photos d'un atelier-couture, prises dans des établissements médico-sociaux différents.

La première, extraite du livret d'accueil du centre psychiatrique de La Mainguais, met en scène trois personnages attablés à une tâche non précisée. Figés, il ne semblent guère plus humanisés que les mannequins complétant le décor, eux-mêmes revêtus de costumes de théâtre. Nous l'avons déjà observée pour sa banalité.

Un autre cliché, emprunté à l'ouvrage de Jean-Louis Courtinat sur le foyer de vie de Faugeras, qui montre aussi deux personnages attablés. Mais leur pose, plus vraie, plus personnelle, leur appartient au lieu d'être dictée. La légende précise que la photo est prise également dans l'atelier-couture de l'établissement. Mutine, elle nous dit que nous assisterions aux tentatives de séduction opérées par Guy sur Valérie, tout absorbée à un travail de couture d'ailleurs plus explicite que celui suggérée par la photo de La Mainguais.

Si elle offre une description convaincante du travail d'aiguille de Valérie, la photo nous donne surtout à voir une scène touchante entre deux êtres humains. A la place d'une plate illustration institutionnelle d'un atelier peuplé de mannequins décapités ou non, nous sommes pris à témoins d'une scène intimiste, relevant plus de l'informelle, de la petite histoire. Où nous nous dirions que les hommes et femmes se sentent suffisamment bien dans le lieu qui les accueille pour avoir entre-eux des rapports d'affection.

Enregistrer un commentaire