26/07/2009

Malbouffe


« C’est encore meilleur au camping ! » : copieusement critiquée par nombre de patients, la nourriture servie au centre psychiatrique de La Mainguais fait partie des revendications exprimées par l'un d'eux, dans un tract farouchement repoussé par les responsables de soin, qui semblent y voir une véritable menace, comme le relate le journal La lettre à Lulu.

Le sujet est abordé dans une réunion de C.E. Au lieu d'exclamer, comme le ferait le gastronome Jean-Pierre Coffe, « c’est d'la meeeerde ! », les membres de cette réunion préfèrent s'appesantir en considérations pseudo-diététiciennes. Manière comme une autre de noyer le poisson pané.

Or, un plat peut bien être rigoureusement équilibré et demeurer infect. Car ce n'est nullement l'équilibre alimentaire qui est en cause, mais bien la qualité des produits servis, leur mode de préparation et d'acheminement, qui relèvent, sinon d'une idéologie, du moins d'une pratique industrielle pure et dure, prétendument garante de sécurité sanitaire, ainsi qu'en atteste l'affaire de la vache folle et des farines animales...

D'ailleurs, à quoi bon concocter des plats savoureux puisque, selon le directeur de La Mainguais, les capacités gustatives des patients sont altérées par les médicaments psychotropes. On ne va pas non plus donner de l'avoine à des cochons, quoi.



Dans les années soixante dix, déjà bien avant Jean-Pierre Coffe, la malbouffe industrielle était dénoncée, ici sur le mode comique par le cinéaste Claude Zidi, dont le film L'aile ou la cuisse demeure un sympathique réquisitoire.


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