22/07/2009

« Un pécule bien torché »


Transcription des articles du numéro 65 de La lettre à Lulu sur les curieuses pratiques du centre psychiatrique de La Mainguais (2/4).



Faute de goût délirante


« Battons-nous pour que les conditions de soins soient meilleures », écrit un jour un soigné, réclamant de mieux manger et de pouvoir sortir à vélo le week-end. « Nous voulons des plats qui aient du goût », dit ce tratc intitulé « Comité de soignés ». Le chef de la révolte se verra rabrouer sévèrement, traiter de « délirant », menacé de ré-hospitalisation et donc de retour à l’HP, s’il ne met pas fin à son agitation insurectionnelle. Le directeur de l’époque (2006) a engueulé les salariés de ne pas avoir alerté la hiérarchie pour dénoncer au plus vite le salopiot qui voulait mieux manger à mieux vélo. Un peu plus, il demandait l’asile gastronomique.



La figure du pèze

Le malade étant réputé au centre du soin, on lui accorde un peu d’autonomie financière. Un magot : 23 euros par mois de pécule, pompeusement rebaptisé « caisse de solidarité ». Mais pour percevoir le flouze, il faut participer à l’activité du foyer, sous la tutelle des médecins et des responsables de soins.


Et attention, en cas d’«absence non autorisée », on défalque 0, 75 euro par jour. Et cet argent de poche au mérite peut subir des ponctions, voire être réduit à zéro, si l’on est chopé avec une bière, une cigarette dans les locaux ou les chambres. Un pécule bien

torché.



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