14/05/2009

Plaidoyer pour un nain



Alors qu’il dit l’art et la manière de concevoir un mémoire, Sahed Yahiaoui, recrue récente de l’IFRAMES Le Campus à Angers, vient à parler de Christian Battaglia qu’il décrit comme “ une pointure ” et “ un nain de jardin, on dirait un nain de jardin ”. 


Un nain avec des grands pieds ? 


Tout à coup, je me suis souvenu : Christian Battaglia... oui, bien sûr, un prof’ que j’avais eu, à Laval où je préparais ce qui s’appelait à l’époque l’ESEU, un “ équivalent bac' ” siglé aujourd’hui D.A.E.U. Il y a plus de vingt ans, tiens.


Les cours avaient lieu le samedi, dans l’ancienne école normale avec son porche de granit au bas du viaduc ferroviaire. Pour l’ambiance surannée, ça valait facilement l'architecture anguleuse de cet IFRAMES et tous les petits carreaux  caramel de son carrelage.


Dans mon souvenir, Christian Battaglia n’était pas spécialement un " nain de jardin " (mais sait-on comment les corps peuvent évoluer : voyez Marguerite Duras). 


C'est drôle comme les représentations diffèrent : au lieu d'un " nain ", je me souviens plutôt d’un respectable agrégé de lettres, spécialiste de Michel de Montaigne, disant “ Réfléchir, ça s'apprend ”. 


Oh, c’était tellement plus docte que les  fumeux “ Il faut se déconstruire ” de Thierry Chartrin, " formateur permanent " de l’IFRAMES.


Je me souviens de Christian Battaglia vingt ans après, tandis que j’oublie Thierry Chartrin. Mais je sais gré au passage à Sahed Yahiaoui de m’avoir fait resurgir cette époque aux valeurs sûres. 


Qui donc à l'IFRAMES chausse-t-il aussi grand que ce " nain de jardin " ? A part peut-être l’économiste Patrick Marlier ou le philosophe Eric Journée, des gens qui ne font que passer, n'étant pas " formateurs permanents ".    

  

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