22/06/2009

« Du mal à accepter la critique »


Les réactions contrastées suscitées par un rapport sur l'organisation de l'atelier thérapeutique de menuiserie au centre de postcure psychiatrique de La Mainguais (ADAH), dans la banlieue nantaise.


« C’est un travail qui ne me convient pas du tout ! » tonitrue Christian Stéphan, psychologue qui en l'absence de directeur attitré assure plus ou moins des fonctions de direction dans l'établissement (une omnipotence d'ailleurs contestée par les cégétistes).


Lors d'une convocation subite, Christian Stéphan commente ainsi mon travail : « On est dans le domaine quasiment de la délation ! » Quand au soi-disant désordre de l'atelier et ses établis dignes de la brocante, il me fait observer que « Les établis y zont été placés avec un accord de projet validé médicalement ». Ah bon ? Et puis :

« Faudra que vous perdiez l’habitude de prendre des notes en entretien. »


Enfin : « Je trouve que vous avez du mal à accepter la critique. »


De son côté, estimant « Tu réponds parfaitement à la commande », le formateur Thierry Chartrin avait salué mon rapport par des « j’ai apprécié la capacité de diagnostic », « Argumentation terrible, pertinente et persuasive », « A chaque page on a quelque chose qui arrive », « Y a pas un moment où j’ai tiqué », « C’est un travail de diagnostic et d’objectivation des dysfonctionnements », « Y a une série de choses qui vont beaucoup plus loin que le bon sens », etc.


« Vécu comme de la provocation »


« Ton rapport, ça remet en question des choses fondamentales, ça peut être vécu comme de la provocation ». Dixit le délégué syndical C.G.T. Patrice Chapeau, qui s'était enthousiasmé d'un

« C’est génial ! », et avait entrepris séance tenante de le photocopier à plusieurs exemplaires, pour en faire la distribution aux autres moniteurs. Campagne dont le sens s'éclairait ainsi :

« Y faut pas que tu portes ça tout seul, y faut qu’on porte ça ensemble ! D’ailleurs, tu pourrais te syndiquer aussi... »


Un peu plus tard, témoignant d’une certaine plasticité politique, le même Patrice Chapeau se rapprochait de sa collègue Solange Decouacon (délégué C.F.D.T.) dans ses récriminations. Ah, il fallait la voir, s'énerver sur sa chaise, remuant ses rondeurs de cantatrice. Sans même d'ailleurs voir lu mes écrits, elle s'exclamait : « On peut pas être Antigone tout l’temps ! » Et, pas décontenancée pour un sou : « Ah bon ils l’ont pas refusé ton rapport à l'école... moi je croyais qu’ils l’avaient refusé, hein ! »


Selon Patrice Chapeau, à la suite de ce rapport, l’un des directeurs par intérim, M. Poirier (que je n’ai par ailleurs strictement jamais rencontré), se serait fait de moi une opinion fâcheusement négative, s’enquérant de la forme actuel de mon contrat (précaire) de travail. Tiens, pour quoi faire ?


Le début d'une disgrâce ?


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Le rapport est sanctionné au moment d’une « évaluation » qui a lieu sur place, par Jean-Marc Crémaux, éducateur technique spécialisé officiant dans un autre établissement. Il lui attribue la note de trois sur cinq, sans jamais relever aucun des points dénoncés par Christian Stéphan. Il me suggère même d'en envoyer un exemplaire à la médecine du travail.


Le professionnel dit apprécier le plan d'ensemble au crayon de couleur et sa version améliorée sur papier calque. Outre quelques annotations au crayon, il laisse, à l'issue de sa visite, une page de commentaires dans laquelle il fait part de son questionnement sur l'atelier thérapeutique.


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