29/05/2009

Mystification


Décryptage de Douceur angevine

Un discours a-t-il absolument besoin de faits réels pour convaincre et mobiliser ? On dirait bien que non.

Lorsqu’ils s'efforcent de légitimer leur guerre contre l’Irak, Georges Busch et ses « faucons » de La Maison Blanche prétendent que le président Saddam Hussein détiendrait dans ses arsenaux des armes de destruction massive menaçant instamment la sécurité du « Monde libre ».


On sait maintenant que les armes en question n’ont jamais existé que dans le discours va-t-en-guerre de ces dirigeants américains, leur fable n'ayant eu pour fonction que de justifier aux yeux de l’opinion internationale une aventure militaire menée en représailles délirantes aux attentats du onze septembre 2001.


Cet exemple des armes de destruction massive fantasmées montre à quel point une communication habile peut imposer une mystification sur le rationnel des faits, y compris à cette échelle internationale et avec tout ce que les opérations militaires peuvent continuer d'impliquer de morts et de souffrance.


Qu’importe la vérité, la mystification se nourrit insidieusement de ses propres déclarations, alarmistes, émotionnelles, grandiloquentes. Elle s’auto-alimente, si bien que les faits invoqués passent eux-mêmes au second plan.


Comme des leurres, les incantations, les allégations, tiennent lieu de preuve. Elles se suffisent à elles-mêmes. D'autant plus si elles sont proférées dans la langue compliquée et intimidante de celui qui détiendrait le savoir.


Dans la mesure où les auteurs de la mystification sont perçus comme leaders d’opinion, elle s’impose comme une chose vraie, et se propage comme telle, irrésistiblement, à la façon d’une rumeur. Elle ne relève plus que de la croyance.


Ainsi, lorsqu’ils mettent fin à la formation d’un étudiant éducateur de troisième année, Muriel Brzegowy, Patrick Lehoux et Christian Stéphan, signent une courte lettre au jargon bluffeur qui se passe parfaitement de fait et de preuve. Ils en mettent, comme on dirait vulgairement, plein la vue.


« Constat réitéré », « Les questions soulevées lors de différentes instances », « persistance d’attitude », impossibilité de prendre en compte les observations qui lui ont été adressées, de différentes manières » : autant d’expression censées attester de l’autisme du destinataire (et donc de légitimer son renvoi), mais qui révèlent surtout un acharnement.


Narcissique, la construction intellectuelle s'auto-alimente de ses propres concepts.


Enregistrer un commentaire