31/07/2009

Bienvenue


Une introduction au blog chronique sociale.


Ecrit au jour le jour par Simon et quelques autres, le blog entend témoigner de certaines pratiques en vigueur dans le secteur social, souvent épris d'une chatouilleuse culture du secret, usant qui plus est d'une langue parfois incompréhensible au commun des mortels.


Il s’adresse aux étudiants tentés par une formation d’éducateur. Il s’adresse aux parents d’enfants handicapés, parfois démunis face à des professionnels tout puissants. Et bien sûr, il s’adresse à ceux qu’on appelle encore maladroitement les « usagers », qui méritent plus qu’aucun autres de savoir à quelle sauce ils seront mangés dans les institutions.


Mais tout le monde peut bien y trouver son compte, pourvu qu’il soit tracassé de démocratie et de liberté d’expression. Car l'ambition première de chronique sociale est bien de libérer la parole, en particulier lorsqu'il s'agit de dénoncer des maltraitances.


Une image emblématique


Cette image, que nous avons choisi d'utiliser en repère visuel de notre blog représente une série de soixante têtes phrénologiques conçues par Larrey, médecin de Napoléon, dans la première moitié du XIX ème.


Aujourd’hui considérée comme un objet de musée, la phrénologie a pu constituer, à un moment donné de l’histoire des sciences ou de l’art médical, le fin du fin de la connaissance du cerveau humain. L’idée que telle ou telle forme de crâne puisse correspondre à des traits de caractère, ou à des dispositions spéciales fait sourire aujourd’hui. Elle a pourtant survécu dans le langage courant. Ne dit-on pas de quelqu’un qu’il a la bosse des maths ?


Bien faites ou bien pleines, nos têtes phrénologiques témoignent d’une inquiétante vision des choses, entre classement normatif et rationalisation abusive. Un front d’assassin, des arcades de violeur d’enfant : les traits physiques pouvaient de fait être suspectés comme autant de potentialités. Criminalisation des traits physiques que le maniaque Bertillon a également contribué, à sa manière, à théoriser, avec son invention du portrait anthropométrique :


On peut considérer que cette marotte de la rationalisation survit également, à travers les spéculations du controversé rapport Bénisti, concernant les soi-disant prédispositions délinquantes des très jeunes enfants turbulents.



Témoins d’une recherche balbutiante en même temps que d'une idéologie, les crânes nous adressent, à l’image de ses « vanités » que les peintres de la Renaissance semaient dans leurs tableaux, un salutaire message d’humilité.


Qu’on se rassure donc : il y a fort à parier que nos certitudes actuelles en matière de sciences humaines et de pratiques institutionnelles deviendront à leur tour des objets de brocante. Il en va ainsi des vanités et autres cuistreries. C'est la vie.


Et voilà pour quelles raisons symboliques nous avons choisi cette image en guise d'emblème.


David Bailly, Autoportrait avec symboles de vanité, 1651. Leyde, Stedelijk Museum De Lakenhal

Plusieurs rubriques


Chronique sociale vous propose plusieurs rubriques, notamment construites autour du témoignage de Simon, cinq ans moniteur d’atelier thérapeutique dans un centre psychiatrique de la région nantaise.


Les cinq rubriques, Psychiatrie nantaise, Iframes, Syndicalisme appliqué, Photosensible, constituent une petite plongée dans ce milieu particulier du médico-social. Elles tentent de répondre à un certain nombre de questions et de proposer des éléments de réflexion propres à semer, si possible, leur petite parcelle de doute fertile.


Quant à notre petite médiathèque sanitaire et sociale , elle rend compte de lectures et de visionnages de films « à caractère

social » (comme on dit trivialement).


Parmi les thèmes abordés dans chronique sociale : la langue sociale et ses trouvailles lexicales, la documentation institutionnelle et son utilisation singulière de la photographie, ou encore la langue de bois syndicale.


Nous espérons que vous trouverez quelque intérêt à notre blog. Bonne lecture, et surtout, n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et suggestions.


Socialement vôtres.


Les rédacteurs.


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